Bioénergies Fonds chaleur, promesse non tenue
Le prochain budget de l’État prévoit une action de l’Ademe à périmètre constant. Alors candidat, le Président de la République, promettait pourtant de doubler le fonds chaleur. Les professionnels, notamment de la filière bois, s’alarment.
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Certes, il y a du changement pour l’Agence de la maîtrise de l’énergie (Ademe), mais pas à la hauteur de l’attente suscitée par les professionnels après une promesse électorale. À moins de jouer sur les mots, et de bientôt préciser son intention originelle, Emmanuel Macron s’engageait ce printemps, s’il était élu, à doubler le fonds chaleur de l’Ademe pour le développement de la production renouvelable de chaleur dans l’habitat collectif. Promesse pour le moment non tenue, puisque la présentation de la prochaine loi de finances pour 2018 prévoit un budget presque constant de l’Ademe. La seule vraie nouveauté apparaît dans le changement de montage financier dont doit bénéficier l’agence.
Fonds chaleur stabilisé à 200 millions d’euros
Les professionnels interrogeaient, ils ont maintenant la réponse. Le fonds chaleur, qui finance notamment la chaleur renouvelable, par exemple issue du bois, ou des bioénergies comme la méthanisation, sera simplement stabilisé à 200 millions d’euros, alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé à le doubler durant le quinquennat. Il faudra donc attendre les résultats issus du parcours législatif de la loi de finances ou les projections sur cinq ans.
En attendant, la seule nouveauté est que pour son principal fonctionnement, l’Ademe sera désormais financée directement par le budget de l’État au lieu du produit de la taxe générale sur les activités polluantes, la TGAP. Le ministère annonce par ailleurs une augmentation de 36 % des moyens de l’Agence. Cela doit conforter le fonds chaleur et le fonds déchets et aider au démarrage du fonds réservé à l’air et à la mobilité. En parallèle, l’Ademe est sollicité pour diminuer ses dépenses de fonctionnement : 50 millions d’euros doivent être supprimés dès 2018.
La filière du bois inquiète
Aussitôt dit, aussitôt fait : la coopération forestière monte au créneau ce mardi 3 octobre 2017 pour défendre le fonds chaleur. La filière dénonce un nombre de projets de chaufferies collectives en énergie bois historiquement bas, qui « ne correspond pas aux objectifs fixés par les pouvoirs publics pour atteindre les pourcentages de consommation d’énergies renouvelables en 2030 ».
Sujet d’inquiétude supplémentaire, le prix des énergies fossiles reste très bas. Les énergéticiens privilégient d’autres ressources que le bois, plus compétitives. Résultat, selon les coopératives, une baisse de 30 % des volumes livrés au second trimestre de 2017. « Les conséquences immédiates sont un fort déficit de l’exploitation forestière dans son ensemble et une perte de revenu direct pour les propriétaires forestiers. »
Vincent Gobert
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